L’huile de coco, très à la mode ces dernières années, est multi-usage. Cuisine, cosmétique, soins, entretien, elle est présentée comme l’élément incontournable de nos placards. Mais est-elle vraiment bonne pour la santé ? Voici des idées reçues et des conseils concrets.
L’huile de coco contient de très bonnes graisses : FAUX
L’huile de coco n’est quasiment composée que d’acides gras dits « saturés ». Ces acides gras sont indispensables à l’organisme mais nous en consommons aujourd’hui en excès, ce qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires en cas de consommation importante de glucides dans l’alimentation générale.
En revanche, dans les modèles d’alimentation low-carb (riches en graisses et pauvres en glucides), la consommation d’huile de coco ne pose pas de problème de santé.
L’huile de coco possède des acides gras saturés très particuliers : VRAI
L’huile de coco est constituée à 60% de triglycérides à chaîne moyenne (TCM), des acides gras très particuliers. Ces TCM vont aller directement du tube digestif vers le foie, et ainsi apporter plus rapidement de l’énergie aux cellules (cœur, cerveau, muscles). Certains mettent en avant le fait que la particularité de ces acides gras ferait de l’huile de coco une huile très intéressante pour la santé. Cependant, notre alimentation occidentale classique permet déjà de fournir de l’énergie rapidement à nos cellules. La teneur en TCM de l’huile de coco n’apporte donc rien d’intéressant.
En revanche, les TCM peuvent être utilisés pour optimiser un régime low-carb (ou cétogène) pauvre en glucides. En effet, les TCM permettent de produire plus facilement et plus rapidement un carburant alternatif aux glucides pour les cellules.
L’huile de coco est meilleure pour la santé que l’huile de palme : FAUX
L’huile de coco contient 92% d’acides gras saturés. Sa cousine l’huile de palme n’en contient que 50%.
En comparaison, le beurre est composé à 68% de ces acides gras dit « saturés », l’huile d’olive à 15% et l’huile de colza à 7%. L’huile de coco est donc beaucoup plus riche en acide gras saturés que la plupart des matières grasses.
L’huile de coco est souvent utilisée dans l’industrie agroalimentaire : VRAI
L’huile de coco, au même titre que l’huile de palme, est souvent utilisée par l’industrie agroalimentaire dans les pâtisseries industrielles, confiseries et fritures. Mais les industriels emploient rarement de l’huile de coco vierge extraite à froid, obtenue à partir de la chair fraîche du fruit. Ils utilisent de l’huile de coprah, moins chère, qui est faite à partir de la chair séchée. Cette huile subit de nombreux traitement, notamment l’hydrogénation.
L’hydrogénation peut être totale ou partielle. L’hydrogénation partielle est la plus dangereuse car ce procédé transforme les acides gras saturés en acides gras trans, très mauvais pour la santé et à éviter au maximum. En effet, ils augmentent fortement le risques de maladies cardiovasculaires, mêmes consommés en faible dose. Mais les industriels ne mentionnent pas toujours sur les produits si les graisses ou huiles utilisées sont totalement ou partiellement hydrogénées.
Quant à l’huile de coco hydrogénée (ou huile de coprah), elle n’est pas clairement identifiable sur la liste des ingrédients de nos produits. On peut la trouver sous les dénominations : « huiles végétales hydrogénées » « huile végétale partiellement hydrogénées », « matières grasses végétales » ou plus rarement « végétaline ». Au rayon huiles, l’huile de coprah est identifiable sous le nom « huile de coco désodorisée », ne vous faites pas avoir !
L’huile de coco est adaptée pour la cuisson : VRAI
L’huile de coco supporte les hautes températures : elle ne se détériore pas sous la chaleur et ne devient pas toxique, ce qui en fait une huile intéressante pour la cuisson. Son point de fumée, c’est-à-dire la température à partir de laquelle de la fumée est détectée et que des composés toxiques commencent à se former, est de 232°C lorsqu’elle est raffinée. Attention, l’huile de coco non raffinée supporte moins bien la chaleur, son point de fumée étant de 177°C.
Mais l’huile d’olive est tout aussi intéressante pour la cuisson car elle supporte également de fortes températures. L’huile d’olive raffinée a ainsi un point de fumée de 252°C. Les huiles d’olive plus fines sont en revanche plus sensibles : le point de fumée de l’huile d’olive vierge est de 216°C et celui de l’huile d’olive vierge extra est de 160°C. Réservez donc vos huiles d’olive fines pour l’assaisonnement (voir notre article sur l’huile d’olive).
L’huile de coco est riche en vitamines et minéraux : FAUX
La noix de coco fraîche est un aliment riche en vitamines et en minéraux. Mais sa transformation en huile lui fait perdre tous ses avantages nutritionnels. Elle ne contient plus aucun minéraux et quasiment plus de vitamines, mis à part des petites quantités de vitamine E qui lui confère un léger rôle antioxydant. L’huile de coco garde un avantage, il s’agit de sa teneur en agents anti-bactériens qui aident à lutter contre les infections intestinales.
Finalement, que faire ?
Vous pouvez tout à fait vous passer de l’huile de coco, qui n’apporte rien d’exceptionnel par rapport aux autres huiles. Si vous souhaitez en consommer tout de même, voici quelques conseils :
- Consommez l’huile de coco avec modération (sauf en cas de modèle cétogène ou low-carb) , et réservez-la uniquement à la cuisson de manière ponctuelle en alternant avec d’autres huiles, comme l’huile d’olive
- Choisissez-la vierge extraite à froid afin de bénéficier de la vitamine E et des agents anti-bactériens
- Évitez l’huile de coco désodorisée (coprah) riche en acide gras trans si elle est partiellement hydrogénée
- En dehors de la cuisson, privilégiez les huiles riches en oméga 3 (lin, noix, colza) et en oméga 9 (olive, colza, sésame)
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