· 

Les bienfaits du pomélos

 

1. Petite histoire du pomélo

Seule espèce d'agrume à ne pas être originaire d'Asie, le pomélo est observé depuis le 18e siècle aux Barbades.

On raconte que c'est le comte français Philippi, chirurgien des armées napoléoniennes qui, capturé par les Anglais lors de la bataille de Trafalgar, découvrit en 1823 le pomelo aux Bahamas, où il était emprisonné. Le militaire fut ensuite à l'origine des premières plantations de cet agrume en Floride. La culture du pomélo dans cet Etat s'étendit dès 1885, gagna la Californie, le Texas, l'Arizona ; le pomélo était, au début du 20e siècle, un des agrumes les plus couramment consommés. C'est à cette époque que se diversifièrent la plupart des variétés toujours consommées aujourd'hui.

Pamplemousse et pomélo sont cousins mais pas synonymes ! Vous pressez un jus de pamplemousse mais c'est toujours celui d'un pomélo. Le pamplemousse a presque disparu du marché, supplanté par le pomélo que, dans le langage courant, on appelle pamplemousse.

 

2. Les variétés de pomélo

On trouve toute l’année des pomelos sur le marché, mais ils sont surtout abondants entre novembre et mai. Ils viennent pour la plupart des USA et d’Israël, un peu d’Argentine et d’Afrique du Sud (l’été).

On distingue généralement les variétés en fonction de la couleur et de leur chair :

"Marsh seedless" possède une chair jaune pâle, juteuse et, comme son nom l'indique, dépourvue de pépins.
Le pépiniériste Marsh diffusa cette variété originaire de Floride vers 1892.

L'israélien "Sweetie" (nommé "Oro Blanco" aux USA), résulte du croisement d'un pamplemousse et d'un pomelo. Commercialisé d'octobre à mai, cet agrume rond et dodu offre, sous une écorce brillante (bien verte jusque fin décembre), une pulpe blonde, très juteuse, d'une grande douceur.

"Ruby" (ou "Ruby red", "Red blush"), obtenue en 1929, au Texas, doit son nom à la teinte rose qui colore sa chair, et, par plages, son épiderme.
"Ray ruby" est un cultivar américain dérivant de "Ruby" et dont la peau, plus pigmentée, camoufle une pulpe rose vif.

"Sunrise" (ou "Star ruby"), créée en 1959, au Texas, offre, sous sa fine peau très colorée (dont l'intensité de la teinte augmente à mesure de la tardiveté de sa récolte), une chair carmin, très juteuse et sans pépins.

3. Les caractéristiques du pomélo

L’apport énergétique du pomélo : 42 kcalories aux 100 g, ou 175 kJoules (soit environ 60 kcalories ou 250 kJoules pour un demi-pomélo moyen de 150 g net), reste modéré par rapport à celui des autres fruits. Il est dû essentiellement à des glucides : le saccharose (qui représente environ la moitié des glucides), le fructose et le glucose (chacun environ le quart du  total).

Mais la particularité la plus intéressante de ce fruit est sa richesse en vitamine C : en moyenne 37 mg aux 100 g. Ainsi un demi-pomélo fournit plus des 2/3 de l’apport quotidien conseillé pour l’adulte (80 mg), et près de la totalité de celui des enfants (60 mg). De plus, la stabilité de la vitamine C est excellente dans ce fruit : le taux vitaminique reste pratiquement constant plusieurs semaines après la récolte (grâce à la protection apportée par la peau épaisse et le milieu acide).

A  cette vitamine C sont associées des substances rassemblées sous le vocable d’hespéridine, ou «vitamine P». Il s’agit de constituants des pigments anthocyaniques (abondants dans les pomelos roses et rouges), des flavonoles, ... La vitamine P possède une action favorable sur la résistance des petits vaisseaux sanguins, elle est bénéfique en cas de fragilité des capillaires. Par ailleurs, elle potentialise et renforce l'action de la vitamine C du pomelo.

Les autres vitamines sont moins abondantes. Les vitamines du groupe B sont surtout représentées par l’acide pantothénique (vitamine B5) et la vitamine B3  ou PP (à noter la présence de petites quantités de biotine et d’acide folique). Le taux de provitamine A (carotène) est plus ou moins élevé selon les variétés de pomélos : 0,015 mg aux 100 g en moyene, mais jusqu'à 0,33 mg dans les pomelos à chair rose ou rouge.

Parmi les minéraux et oligo-éléments (où domine le potassium), une place particulière doit être donnée au calcium : bien que sa teneur ne dépasse pas 20 mg aux 100 g, il est bien utilisé par l’organisme, en raison du très bon rapport calcium/phosphore (supérieur à 1) et de la présence de vitamine C et d’acide citrique, qui favorisent sa bonne utilisation.

Malgré sa teneur élevée (1,9 mg aux 100 g) en acides organiques (avec prédominance de l’acide citrique), le pomélo a un fort pouvoir alcalinisant* : dans l’organisme, les acides organiques se combinent avec les minéraux, laissant des résidus alcalins et non acidifiants.

Enfin, les fibres (moyennement abondantes) ont l’originalité d’être constituées en partie par des substances pectiques, qui jouent un rôle régulateur sur le transit intestinal.

 

4. Les vertus santé du pomélo

Le pomélo est, à juste titre, recommandé dans « l’alimentation minceur » : pour un volume appréciable, il n’apporte que peu de calories, et les variétés actuelles se consomment facilement sans sucre ajouté !

Il fournit un « apport de sécurité » de vitamine C, à tous les convives : il peut en effet se consommer à tout repas de la journée, au petit déjeuner comme aux repas principaux (et le jus est aussi riche en vitamine C que la pulpe). Il participe efficacement à l'apport en minéraux et oligo-éléments de l'alimentation, notamment par la fourniture de potassium, de calcium et de magnésium.

Sa saveur acidulée et légèrement amère stimule les sécrétions digestives, et justifie qu’on serve le pomélo le matin au petit déjeuner, ou encore en hors-d’œuvre.

Le pomélo, comme les autres fruits frais, peut contribuer au bon équilibre du milieu interne, grâce à ses propriétés alcalinisantes qui contrebalancent les effets acidifiants d'autres aliments tels que la viande, le poisson ou les céréales.

Contrairement à ce qu’on croit parfois, le pomélo n’est nullement décalcifiant : au contraire, sa vitamine C améliore la bonne utilisation par l’organisme du calcium alimentaire.

 

Des effets anti-inflammatoires

Les agrumes en général possèdent des propriétés anti-inflammatoires (1). Leurs flavonoïdes inhiberaient la synthèse ainsi que l’activité des médiateurs impliqués dans l’inflammation.

Des propriétés utiles contre l’arthrose et les maladies cardiovasculaires notamment.

 

Il prévient les maladies métaboliques

Deux pomélos par jour pourraient diminuer les taux de cholestérol et de triglycérides sanguins (2). La naringine, un de ses flavonoïdes, pourrait aussi aider contre le diabète. Injectée à des animaux diabétiques, elle a permis de réduire leur taux de glucose sanguin (3).

Une étude menée sur des personnes obèses a aussi révélé que la consommation quotidienne d’un demi-pomélo pendant 12 semaines entraînait une perte de poids de 1,6 kg plus importante que le groupe témoin qui n’en mangeait pas (4).

Lipides, glycémie, poids… le pomélo semble décidément intéressant contre les troubles métaboliques.

 

Il réduit le risque de cancer

Grâce à ses composés antioxydants (flavonoïdes, caroténoïdes et vitamine C), ce fruit (comme les autres agrumes) permet de prévenir les cancers de la bouche, du pharynx, de l’œsophage ainsi que de l’estomac, à raison de 1 à 4 portions par semaine (5), (6), (7), (8), (9).

 

Un bon nettoyant pour la peau

Comme tous les agrumes, le pomélo permet de nettoyer en profondeur les pores du visage. Pour avoir ou garder un teint éclatant, utilisez l’extrait de pépins de pamplemousse que vous trouverez facilement en pharmacie.

 

5. Le pomélo en pratique

 

Comment le choisir ?

Pour un pomélo le plus juteux possible, il faut que la peau soit bien lisse, ferme et brillante. Lorsque vous le prenez en main, il doit être lourd, une garantie d'une pulpe bien dense.

Si vous préférez le pamplemousse acidulé, tournez-vous vers ceux à pulpe jaune. Pour des versions plus sucrées, préférez ceux à pulpe rosée ou rouge.

 

Comment le conserver ?

Vous pouvez le conserver soit dans le bac du réfrigérateur pendant une douzaine de jours, soit à l’air libre pendant 8 jours environ.

Par contre, lorsque vous ouvrez le pomélo, il est préférable de le consommer immédiatement sinon la pulpe de sèche et perd toutes ses vitamines. 

 

Comment le préparer ?

Le pomélo est un fruit qui se consomme la plupart du temps cru, car sa chair supporte très mal la cuisson.

Pour prélever les quartiers, utilisez de préférence un couteau pointu.

Vous pouvez également le vider. Pour cela, coupez le fruit en deux, puis, à l’aide d’une petite cuillère ou d’une petite fourchette récupérez la pulpe.

Pour récupérer des zestes, lavez bien le fruit et séchez-le. Ensuite à l’aide d’un couteau à zeste ou d’un économe, prélevez des zestes sur la peau de l’agrume.

Pour extraire le jus, coupez le fruit en deux puis utiliser un presse-agrume.

Si vous voulez le cuisiner, vous pouvez réaliser une confiture avec sa pulpe à l’aide d’un confiturier, il faut compter environ 20 à 40 minutes.

Pour réaliser une sauce afin d’accompagner des viandes blanches, poissons ou crustacés, vous pouvez faire saisir le jus du pomélo dans une casserole ou une poêle afin de le réduire pendant 5 à 10 minutes.

Le pomélo peut se faire une place dans vos assiettes côté sucré comme côté salé :

  • Ajoutez sa chair à vos salades composées, aux crudités.
  • Il peut servir en accompagnement des poissons, crustacés, jambon cru ou encore viande blanche.
  • Vous pouvez également rajouter des quartiers dans votre riz ou votre semoule.
  • Utilisez son jus pour remplacer le citron dans vos assaisonnements avec de l’huile d’olive.
  • Ou vous pouvez aussi tout simplement le mettre dans une salade de fruits.

 

 Références :

(1) Benavente-Garcia O, Castillo J. Update on uses and properties of citrus flavonoids: new findings in anticancer, cardiovascular, and anti-inflammatory activity. J Agric Food Chem 2008;56:6185-205.

(2) Gorinstein S, Caspi A, et al.Preventive effects of diets supplemented with sweetie fruits in hypercholesterolemic patients suffering from coronary artery disease. Prev Med 2004 June;38(6):841-7.

(3) Jung UJ, Lee MK, et al.The hypoglycemic effects of hesperidin and naringin are partly mediated by hepatic glucose-regulating enzymes in C57BL/KsJ-db/db mice. J Nutr 2004 October;134(10):2499-503.

(4) Fujioka K, Greenway F, et al. The effects of grapefruit on weight and insulin resistance: relationship to the metabolic syndrome. J Med Food 2006;9:49-54.

(5) Chainani-Wu N. Diet and oral, pharyngeal, and esophageal cancer. Nutr Cancer 2002;44(2):104-26.

(6) Kim HJ, Chang WK, et al.Dietary factors and gastric cancer in Korea: a case-control study. Int J Cancer2002 February 1;97(4):531-5.

(7) Tian Q, Miller EG, et al.Differential inhibition of human cancer cell proliferation by citrus limonoids. Nutr Cancer 2001;40(2):180-4.

(8) Bae JM, Lee EJ, Guyatt G. Citrus fruit intake and stomach cancer risk: a quantitative systematic review. Gastric Cancer 2008;11:23-32.

(9) Foschi R, Pelucchi C, Dal ML et al. Citrus fruit and cancer risk in a network of case-control studies. Cancer Causes Control 2010;21:237-42.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0