Bonne nouvelle : sur les 338 additifs autorisés dans l’alimentation conventionnelle, 51 seulement le sont dans l’alimentation biologique ! Et en grande majorité, ce sont des produits d’origine
naturelle ou agricole. Seuls sont autorisés les additifs qui sont indispensables à la préparation ou à la conservation de certains aliments transformés.
Dans les « principes spécifiques applicables en matière de transformation des denrées alimentaires biologiques », il est également spécifié « d’exclure les substances et méthodes de
transformation susceptibles d’induire en erreur sur la véritable nature du produit ».
Conformément à ces principes fondateurs, on ne sera pas surpris de voir que certaines catégories d’additifs, telles que les exhausteurs de goût ou les colorants issus de la chimie de synthèse,
soient tout simplement interdites dans le bio.
Certains additifs autorisés en bio sont-ils nocifs pour la santé ?
Seulement sept des additifs que Le nouveau guide des additifs conseille d’éviter le plus souvent ou d’éviter dans certaines circonstances sont autorisés en bio :
- E 220 : dioxyde de soufre
- E 224 : métabisulfite de potassium
- E 250 : nitrite de sodium
- E 252 : nitrate de de potassium
- E 341 : phosphore monocalcique
- E 407 : carraghénanes
- E 464 : hydroxypropylméthylcellulose
Mais les utilisations du E 220 et du E 224 sont beaucoup plus restrictives que dans l’alimentation conventionnelle. Le E 220 est uniquement autorisé dans la poudre à lever pour farine fermentante
alors que dans l’alimentation conventionnelle, on le retrouve dans de nombreux aliments (boissons gazeuses, fromages, céréales, produits à base de viande, lait en poudre, café en poudre, soupes,
potages…). Quant aux sulfites, ils ne sont pas autorisés pour les aliments d’origine animale, à l’exception de l’hydromel.
L’objectif du bio étant de se passer de ces additifs qui sont douteux pour notre santé, des programmes de recherche pour trouver des alternatives ont été mis en place. Ils sont pilotés par les
Réseaux mixtes technologiques (RMT) qui regroupent des chercheurs de différents organismes (l’INRA, l’ITAP) mais aussi les représentants des entreprises bio. Les nitrites et les nitrates font
partie des priorités pour cette recherche d’alternatives. Des solutions existent : certaines entreprises commercialisant de la charcuterie bio proposent des produits « sans nitrites ni nitrates
ajoutés » et tout cela, grâce à différents procédés techniques naturels ! Une perspective plutôt encourageante pour la filière bio !
Les édulcorants sont-ils autorisés en bio ?
Les édulcorants intenses ne sont pas autorisés dans le bio. En 2012, la question s’est posée d’autoriser ou pas les glycosides de stéviol (E 960) issus de la plante stevia. Comme c’est le cas
pour l’alimentation conventionnelle, la Commission européenne demande un avis scientifique à un comité d’experts avant l’ajout de nouveaux additifs à la liste autorisée. Ce sont les EGTOP
(Expert Group for Technical advice on Organic Production) qui doivent rendre un avis sur les additifs en considérant les principes fondateurs de la bio.
Le groupe d’experts en charge du dossier sur les glycosides de stéviol n’a pas préconisé leur utilisation en tant qu’additif. Il semblerait que ce soit le processus technique permettant leur
isolement (résines échangeuses d’ions) qui pose problème.
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