On ne présente plus le safran, épice la plus chère au monde, issu des stigmates de Crocus sativus : au coeur de la fleur, ces filaments rouges servent à capter le pollen en vue de la fécondation. La plante serait originaire d’Asie Mineure, et des papyrus de l’Égypte ancienne montrent que l’épice qu’on en tire était employée par les pharaons pour la purification des lieux sacrés. En Orient, le safran symbolise la gaieté et la sagesse.
Son arôme subtil, il le doit à pas moins de 150 composés aromatiques volatils. Le safran est également une source de pigments caroténoïdes : zéaxanthine, lycopène, alpha- et bêta-carotènes, et surtout alphacrocine. Cette dernière, qui est présente à près de 10 %, lui donne sa couleur si particulière. Il renferme aussi du safranal, qui possède une activité sédative et contribue à son parfum. C’est ainsi que le safran agit sur le système nerveux : il est à la fois analgésique – il est recommandé en cas de règles et de gencives douloureuses – et tonique.
Et si l’on considère depuis fort longtemps que le safran apporte la gaieté, ce n’est pas sans raison. Des essais cliniques prouvent son action sur la dépression légère à modérée. Il n’existe
actuellement en France aucun médicament à base de safran ayant obtenu d’autorisation de mise sur le marché. Mais on le trouve sous forme de compléments alimentaires à visée antidépressive, seul,
associé au millepertuis ou à d’autres actifs.
Le safran a été aussi étudié comme anticancéreux en lien avec ses propriétés antioxydantes. In vitro, il a été démontré qu’il est actif sur les cellules malignes, prévenant leur prolifération. Il agirait également au niveau de la sphère intime. Il traiterait en effet la sécheresse vaginale et le manque de désir, ses vertus aphrodisiaques reposant sur sa teneur en phytostérols.
Il ne faut pas abuser du safran : au-dessus de 10 grammes par jour (2 cuillerées à café), il provoque une paralysie du système nerveux, avec perte de connaissance. De toute façon, son prix est un
facteur limitant ! Ses stigmates sont cueillis à la main et il faut environ 200 fleurs pour obtenir un gramme du précieux ingrédient ! Si la plupart des épices se sont démocratisées dans la
cuisine, pour leurs propriétés thérapeutiques on aura à coeur de choisir le meilleur.
En pratique
• Pour soutenir le système nerveux, les états dépressifs spécifiquement, il faut choisir un extrait standardisé en safranal (de 2 à 3 % de safranal suivant le
fabricant). Il faut compter une dose journalière de 30 mg.
• En teinture-mère, on conseille 50 gouttes matin et soir diluées dans une infusion de valériane ou de mélisse.
Précautions :
si le safran n’est pas toxique, il peut le devenir à haute dose. Vous pouvez ressentir une certaine agitation, et pouvez même avoir un effet narcotique. Le plus prudent en
phytothérapie est de ne pas dépasser les 1 g par jour.
De même, n’utilisez pas le safran si vous êtes enceinte, allaitante. Idem si vous prenez un traitement antidépresseur, anxiolytique ou hypnotique.
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