19 h 30. L’heure de préparer le repas du soir. Ici, on est plutôt du genre à improviser, à ouvrir le frigo, sortir quelques légumes et concocter un plat (pas toujours réussi, soyons honnêtes), en se rappelant vaguement d’une recette qu’on a lue sur un blog, dans un magazine. Cette cuisine du quotidien s’invite comme une pause, un temps de détente. Mais bien sûr, il n’en est pas ainsi pour la plupart d’entre nous : ce moment est souvent plutôt vécu comme une corvée. Pour ceux que la cuisine oppresse, le batch cooking peut être libérateur.
Le soir, beaucoup n’ont pas l’énergie mentale pour réfléchir au repas et vont au plus rapide, des pâtes ou un passage chez le traiteur, surtout en région parisienne, tout en se disant qu’ils aimeraient varier davantage, résume Ariane Grumbach, diététicienne – gourmande et déculpabilisante !, qui a préfacé le livre Batch cooking, je cuisine une fois pour toute la semaine de Pascale Weeks, la plume du blog C’est moi qui l’ai fait. Car le batch cooking (ou meal prep), ce n’est pas cuisiner un gros plat type bourguignon, potée, soupe… et le resservir toute la semaine !
C’est préparer, le plus souvent le week-end en revenant des courses, différentes bases qui seront ensuite assemblées chaque soir pour le dîner, détaille Pascale Weeks, qui propose, dans son livre, quatre menus (basique, veggie, du placard et comfort food) pour les quatre saisons (et pour quatre personnes).
Elle dresse la liste des courses, puis détaille précisément les préparations – faisables en deux heures chrono, et indique ensuite, pour chaque soir de la semaine, les dernières finitions, assemblages et cuissons qu’il faudra entreprendre, pour une durée d’environ 10/15 minutes.
Ainsi, des lentilles corail seront utilisées en dhal le mercredi puis glisseront en velouté un autre soir. Une ratatouille accompagnera du boulgour le lundi puis se faufilera dans une frittata le mardi.
Bien manger, varier, se faire plaisir
Cette méthode s’adresse aux personnes qui ont envie de bien manger, de se faire plaisir, de varier, mais qui ne parviennent pas forcément à s’organiser seules. Je pense par exemple à ceux qui vont faire leurs courses de manière automatique, en achetant souvent les mêmes choses, sans réfléchir en amont aux repas qu’ils pourraient concocter avec, poursuit Pascale Weeks, soulignant que cela permet aussi de mieux contrôler son budget et de faire des économies d’échelle, puisque l’on va par exemple utiliser son four plusieurs fois, en enchaînant les cuissons.
Savoir ce que l’on va manger à l’avance peut rebuter et pour certains cette méthode sera trop rigide. Il suffit alors de l’adapter, en anticipant juste quelques préparations, comme la cuisson des céréales (sauf les pâtes, ndlr) et ensuite chacun trouvera son équilibre en fonction de son temps disponible, souligne la diététicienne.
Si le batch cooking s’adapte à tous les régimes alimentaires, il est bien sûr préférable de manger la viande et le poisson en début de semaine. Dans En 2 h, je cuisine light pour toute la semaine, Caroline Plessin donne quelques indications pour les temps de conservation : deux jours pour les viandes marinées ou cuites, trois à quatre pour les céréales et légumes cuits, les veloutés et gratins sans viande ou encore une semaine pour la salade et les herbes aromatiques lavées.
Un lave-vaisselle vide !
Mais qu’en est-il des bienfaits des légumes si on les prépare à l’avance ? Pascale Weeks suggère, pour garder un maximum de vitamines, de s’occuper des légumes crus en dernière minute. Mélanie Mardelay, cheffe derrière le blog Cul de poule (une mine d’or pour des batch cooking vegan même quand on est omnivore), conserve quant à elle bâtonnets de carotte ou blancs de poireau dans des bocaux remplis d’eau. Ils restent croquants, ne sèchent pas et l’eau peut servir en cuisson, dit-elle sur son compte Instagram. Les vitamines sont fragiles à l’air et à la lumière essentiellement.
À ce propos, Ariane Grumbach précise que pour bénéficier au maximum des bienfaits des légumes, quand on peut, le mieux est d’acheter local et en circuit court. Dans tous les cas, il vaut mieux couper un légume en avance pour le lendemain plutôt que de le laisser patienter au fin fond du frigo pendant plusieurs jours car là, c’est certain, ses qualités nutritionnelles seront amoindries ! La méthode permet donc aussi de ne plus (ou de moins !) gaspiller en cuisinant vos légumes rapidement.
Un des secrets, c’est aussi d’avoir un lave-vaisselle vide quand vous commencez votre session de deux heures, sourit Pascale Weeks. N’hésitez pas non plus à prévoir de nombreuses boîtes, contenants ou pots à confiture pour stocker toutes les préparations.
Et vous, avez-vous déjà testé le batch-cooking ? Faites-nous des retours en postant des commentaires ci-dessous !
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