Quand on tape le mot « sucre » dans son moteur de recherche, un des premiers sites internet sur lequel on tombe est celui du CEDUS (le centre d’étude et de documentation du sucre). Hébergé sous l’adresse lesucre.com c’est sans doute une mine d’or pour traiter le sujet. En le parcourant, j’apprends que les Français respectent les recommandations de l’OMS : le sucre doit représenter 10 % des apports caloriques quotidiens. Or, la consommation de sucre ajouté des français est de 9,5 %. On a même de la marge ! Pas de quoi s’alarmer donc.
Et pourtant. Il suffit que je prenne un goûter avec 4 biscuits Prince pour avoir consommé 27,2 grammes de sucre. Une cannette du fameux soda rouge ? 35 grammes de sucre. Selon l’OMS, nous ne devrions pas avaler plus de 50 grammes de sucres ajoutés par jour. Un rapport plus récent prétend qu’il serait encore meilleur pour la santé de réduire notre consommation à 25 grammes de sucre par jour, soit 5 morceaux. Là, on est sacrément loin du compte !
Et si ces recommandations n’étaient même pas justes ? Elise Lucet, dans son émission Cash Investigation, casse du sucre sur le dos des institutions publiques en charge de notre santé. Avec son équipe, elle a enquêté sur le lobby du sucre et apparemment, il fait très bien son boulot ! Les flirts entre organismes publics et sociétés privées donnent de quoi se poser des questions sur certaines recommandations officielles. Comme le dénonce le Corporate Europe Observatory*, plus de la moitié des scientifiques travaillant pour l’Efsa (l’autorité européenne de sécurité des aliments) ont des liens avec l’industrie agroalimentaire.
On nage en plein conflit d’intérêt. Du coup, quand on nous propose des études scientifiques qui montrent qu’il n’y aucun lien entre sucre et obésité (si si !), on reste un peu dubitatif. Et si on arrête de se ruer sur le placard à gâteaux, on stoppe l’hyperglycémie ? Pas forcément ! Plats préparés, charcuterie industrielle, sauces… Le sucre se cache partout avec plein de petits surnoms : glucose, dextrose, galactose, fructose (pour les monosaccharides) ou encore saccharose, lactose ou maltose (pour les disaccharides).
Mais pourquoi vouloir mettre du sucre même dans des plats salés ? Parce que agissant sur les circuits de la récompense, c’est le meilleur moyen de nous rendre accro et de nous fidéliser. Plus besoin de présenter l’étude de Serge Amhed qui montre que les rats camés à la cocaïne préfèrent boire de l’eau sucrée plutôt que de prendre leur dose. Le sucre est addictif, c’est certain. Ainsi, c’est une mine d’or pour les industriels qui s’en donnent à cœur joie.
Bon a priori, on veut à tout prix nous faire avaler le morceau (de sucre), mais est-ce si mauvais que ça ? Le carré de sucre blanc que l’on met dans le café ou dans les gâteaux, c’est le saccharose. Extrait de la canne à sucre ou de la betterave, il est composé de glucose et de fructose. Et le glucose, on en a vraiment besoin : c’est le carburant de notre organisme, celui qui nous donne de l’énergie. Mais ingéré en trop grande quantité, il devient dommageable : il détériore les molécules de protéines et de lipides qui entrent dans la composition de nos cellules. Autrement dit, il contribue au vieillissement prématuré de nos tissus et de nos organes.
Mais heureusement, notre corps a une super arme pour se protéger du surplus de glucose : l’insuline. Il en sécrète pour faire en sorte que notre taux de glucose ne soit ni trop bas, ni trop élevé. Aussi, si on absorbe une grande quantité de sucre, la glycémie (la concentration de glucose dans le sang) s’élève rapidement et le corps produit une grande quantité d’insuline pour corriger ce trop plein de sucre. Mais plus l’indice glycémique (IG) est élevé, et plus le glucose exerce ses effets néfastes pour notre organisme avant d’être régulé par l’insuline.** De plus comme l’effet de l’insuline se prolonge dans le temps, le taux de glucose va diminuer, diminuer… provoquant une sensation de fatigue et une fringale. C’est le moment où l’on va avoir envie de piocher dans le paquet de gâteaux… Et rebelote !
Alors comment faire ? Privilégier les aliments dont l’IG est bas : le glucose se libère progressivement, ce qui fait que les variations sont beaucoup
plus atténuées. Plus de fringale et une énergie retrouvée ! Comme l’indique le docteur Edouard Pélissier, Le sucre ne fait pas partie des
aliments indispensables (…), on peut dire que ce ne sont pas de véritables nutriments, mais qu’ils constituent surtout des sources de plaisir, au même titre que l’alcool ou le tabac. On peut les
qualifier d’aliments discrétionnaires, c’est-à-dire d’aliments qu’on peut décider à discrétion de consommer ou pas, mais dont on peut se priver sans inconvénient. ***
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* Le CEO fait de la recherche et mène des campagnes sur les menaces que fait peser le pouvoir économique et politique des grandes entreprises et leurs lobbies sur la démocratie, l’équité, la justice sociale et l’environnement. (source Wikipedia)
** Le saccharose, c’est-à-dire le sucre blanc, a un IG assez important (58 pour un sucre) mais les aliments ayant l’IG le plus élevé restent les céréales raffinées telles que le riz blanc, le pain blanc ou encore les céréales du petit déjeuner qui combinent farine blanche et sucre.
*** Dr Edouard Pélissier, La vérité sur les sucres et les édulcorants, Odile Jacob, 2013
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